Shaper of the month : Antoine Huber

Shaper of the month : Antoine Huber

Salut Antoine, 


1- Peux-tu nous faire une petite présentation de toi, d’où tu viens, quel âge tu as, où tu habites.. ?

Je m’appelle Antoine , je suis un jeune skateur de 16 ans de Gex , une petite ville française près de Genève . Je suis passionné de skate et de bricolage , l’association logique a été de fabriquer des planches de skate dans mon garage.



2- Tu as lancé ta propre marque de planches fait main, quand as-tu commencé ce projet et pourquoi ? 

J’ai lancé ce projet fin août 2019 , après la fabrication d’une première board pendant l’été . J’ai tout de suite adoré faire ça et je me suis décidé après avoir tester ma 1ere board . J’ai donc créer un compte Instagram @rippersskateboards qui comptabilise aujourd’hui 459 abonnés . Vous pouvez bien sûr vous y abonner , je poste une fois par semaine minimum ! 


3- Quelles sont les spécificités de tes planches ?

Mes boards sont toutes faites de 7 plis d’érable canadien croisés pour leur garantir une solidité satisfaisante . Je fais toutes les tailles de street en dessous de 8,6 pouces .

Chaque planche est signée à la main , sur le dessus , de la date de fabrication et du numéro de série . Certaines de mes planches sont de couleurs , d’autres sont nudes ou personnalisées par les acheteurs au Poska . Evidement , mes planches ne sont pas des pros models et sont imparfaites . Cependant , je trouve que chaque planche est mieux réussie que celle qui l’a précédée . 


4- Utilises-tu les technologies Roarockit ? Te sont-elles utiles au quotidien ?

J’utilise la Thin Air Press de Roarockit pour presser les plis . Cette presse est géniale , elle allie simplicité et efficacité . Je n’ai quasiment jamais eu de problème , excepté une déchirure que j’ai pu facilement réparé . Les matières premières , l’érable canadien et la colle sont eux aussi achetés sur le site de Roarockit .


6- Quelles types de finitions fais-tu sur les planches ?

Chaque planche RIPPERS est vernie avec du vernis à bois d’extérieur par dessus plusieurs types de finition :

-Nude , pour les minimalistes ou les artistes 

-Marquée du logo RIPPERS

-De couleur

Le vernis protège la board de l’eau et de la poussière , cependant comme toutes les boards , les slides laisseront des marques . Mais pour moi ces marques sont importantes , elles montrent que vous skatez vraiment .


7- As-tu une type de planche préféré et pourquoi ?

Je roule quasiment qu’avec des boards de street entre 8,25 et 8,5 car je trouve ces boards extrèment stables , solides et agréable à skater . C’est aussi le meilleur type de planche pour le bowl .


8- Des futurs projets, types de planches en vues ?

Mon projet actuel est de développer RIPPPERS en posant une partie des boards dans les skateshops alentours en dépôt-vente . Vous pouvez d’ailleurs m’y aider en vous abonnant à mon compte Instagram cité plus haut . 

Je vais bientôt lancer des planches old-schools , et une nouvelle taille de cruiser . Restez connectés !


9- Des remerciements, dédicaces, dictons préférés ?

GO HARD OR GO HOME

Instagram: Rippersskateboards et Roarockit Skateboard Europe

Shaper of the month: Alex Chireux

Shaper of the month: Alex Chireux

Bonjour, je m’appelle Alex et j’ai 41 ans. Je suis originaire de Compiègne dans l’Oise et je vis à Helsinki (Finlande) depuis presque 20 ans. Après une quinzaine d’années passées dans l’enseignement j’ai souhaité me réorienter vers la menuiserie. Je pratique les sports de glisse d’hiver depuis presque 40 ans, ski, snow, ski de fond et un peu de télémark…j’ai même connu le monoski !

1) Bonjour Alex, tu as fabriqué un snowboard, qu’est ce qui ta donné envie de le fabriquer toi-même ?

Tout est parti d’une discussion avec un ami sur les boards de la marque Hammer, un super fabricant de snows des années 90 malheureusement disparu depuis. On a voulu s’amuser à en reshaper une. De fil en aiguille, je me retrouve aujourd’hui à monter une entreprise de fabrication artisanale de skis, snows …skates et wakes (à venir). Lunik, basée à Helsinki. C’est un rêve qui prend forme.

2) Peux-tu nous expliquer les différentes étapes de la fabrication ?

Pour les skis comme pour les snows, le principe est le même : le sandwich.
Une semelle entourée de carres. Ensuite, j’utilise une première couche de fibres sur laquelle viendra se poser le noyau en bois. La deuxième couche de fibre puis le placage final. Tout est stratifié avec de la résine d’époxy.
La particularité se trouve dans les composants. Il serait prétentieux de parler de planches bio alors j’utiliserais le concept de planches « raisonnables ». La semelle est Ptex (Isosport 7500) et les carres en acier. J’utilise des fibres naturelles de lin, du bois local (noyau et placage) et une résine biosourcée. Pour les champs j’utilise du chêne, local lui aussi.

3) Tu utilises le système de presse Thin Air Press de Roarockit, pourquoi ce choix et comment as-tu connu Roarockit ?

En effet, j’utilise le système de Roarockit. Je l’ai découvert tout simplement en lançant une recherche sur le net, presse à vide d’air. Il est super simple d’utilisation et efficace. Pour le moment, il m’a permis de presser 3 snowboards et 2 paires de skis. De plus, quand j’ai commencé ce projet, le manque de moyen (atelier dans un garage, pas de financement) m’a obligé à chercher les solutions les moins onéreuses et les plus accessibles. J’utilise le grand modèle (40×80 inches). Il est suffisamment long pour y glisser un moule en mousse haute densité et mon sandwich. Pour gagner du temps j’utilise un aspirateur de chantier pour évacuer la plus grosse partie de l’air puis la pompe livrée avec le kit. Jusqu’à aujourd’hui, rien à reprocher à ce système. La pression est suffisante pour laminer mes snows et mes skis, le vide tient jusqu’au lendemain. Et surtout, la presse se plie facilement et ne prend donc pas de place, ce qui est primordial quand on travaille dans un espace réduit.

4) Tu as maintenant pu tester la board (Laponie ?), qu’en penses-tu ? Parfait du premier coup ? Des améliorations à apporter ?

J’ai même pu tester 3 boards et 2 paires de skis. Ce que j’en pense, des boards ou de la Laponie ? Pour les planches, excellentes surprises à chaque fois. Que ce soit par rapport au shape donc au type d’utilisation, par rapport à l’épaisseur de noyau et au flex, tout correspondait à mes attentes. Des prototypes réussis.
La Laponie, c’est comme sur les cartes postales. C’est froid, les journées sont courtes mais il y a de la super neige. Nous avons eu toutes les conditions possibles : Soleil, grosse tempête où même les téléskis devaient fermer, pistes bien dures et peuf entre les sapins.

Parfait ? Hum…pas loin. Je dois maintenant améliorer les finitions afin de rendre ces produits vendables. Un exemple simple, utiliser des placages un peu plus fins, qui seront plus simples à laminer. Un petit détail qui a beaucoup d’importance.

5) As-tu d’autres projets en cours ou à venir ?

Je dois honorer ma première commande pour le début du mois de mars. Une paire de skis orientés piste avec une finition « chêne » (comme ceux de la photo).
Les prochains prototypes seront axés sur la glisse printanière et estivale, à savoir skate et wakeboard.
À terme, si l’entreprise se développe suffisamment, développer des ateliers de fabrication de skate au sein des écoles… je reste un peu prof dans l’âme. Et pour cela, je compte sur les produits Roarockit (promis, ils ne m’ont pas payé pour dire ça ).

6) Des remerciements, dédicaces ?

Tout d’abord, merci à Sarah de Roarockit de me proposer cette interview. Merci pour vos produits qui me permettent et me permettront de continuer à développer mon activité.
Merci à mon épouse et à mes enfants qui me soutiennent dans ce projet.
Un « special thank » pour Laurent (Skate Crisis @youtube) sans qui ce projet n’aurait certainement pas vu le jour.

Et merci à toutes celles et ceux qui m’aideront à réaliser mon rêve (Lunik) d’une quelconque manière que ce soit.

Merci Alex ! Et bon ride !

Vous pouvez voir la vidéo du test des skis et snowboard handmade d’Alex accompagné de Laurent en Laponie en cliquant sur ce lien.

Shaper of the month : Matheus Iark

Shaper of the month : Matheus Iark

Thank you for taking the time to be a part of our “Shaper of the month” articles.
It is a pleasure to see and put forward your work!

– We will start with a little presentation of yourself. Where do you come from? How old are you? What is your life goal and what do you do now?

I’m 30 years old from a small town in the south of Brazil but have been living in Germany since 2012. I like skateboards since I can remember and got my first one when I was around 10 years old. It wasn’t really a great setup with it’s plasticky wheels and rubber bushings, but I learned how to comfortably cruise with it. When I was around 13 I got my first real skateboard and started learning some tricks. I was riding regularly for about 2 years, then on and off until 2012 when I moved to Germany. In 2014 I got my first longboard, which I used to cruise around and commute, but also learned a few dance steps. About a year later I bought a proper dancer, then a mini cruiser, then a downhill deck and so on.

By the end of 2015 I built my first deck, I really enjoyed the building process and the feeling of riding a self-made board, so I started looking more into it and found out about Roarockit.

Shortly after I got a TAP kit, better tools and built a couple more decks, which were not perfect, but already much better than the first one. Now my main project is a downhill deck for myself and the crew I’m part of (we are Draft Train Media on Instagram and Youtube). I also have my personal Youtube channel with some skate videos, where I also plan to post the production process of my next decks.

I have the dream to make deck building (and woodworking in general) a way of living, but there’s still a very long way until I get to a level of product quality and design that is commercially viable, so for now I keep it as a hobby, improving on every deck I make.

– Have  you recently started woodworking?

Yes and no. In my childhood and teenage years I helped my dad build some simple stuff out of wood, like a small house for our dog, and with some friends a small ramp and a grinding box for street skating. The first deck I built was with hardware store plywood and a heavily improvised press with whatever heavy stuff I could find to bend it. It wasn’t pretty, but it’s still very rideable.

– What is your relationship with Canadian Maple veneer? Why is it so special to you?

It’s actually a love-hate relationship. It’s a fantastic material to work with, I can bend it relatively easily and the deck I’ve built with it feels very solid. Problem is, it’s a difficult material to find where I live and a bit more expensive than I would like, so that still holds me back. Right now my plan is to use cheaper hardware store plywood for prototyping then when I achieve the results I’m satisfied with, get a batch of Canadian Maple veneer to make higher quality decks.

– How did you find out about Roarockit and why did you choose a TAP system instead of another kind of press?

The first time I read about Roarockit was at diyskate.com. I was looking for information about how to build a press and came across the Roarockit TAP, which was a surprise as I had never heard of deck pressing with a vacuum bag. I don’t have a lot of storage space or a workshop, I make the builds either on my apartment’s balcony or in the building’s backyard, so being able to fold and store my press in a shelf made all the difference, which is something I wouldn’t be able to do with a bottle jack press for example. The usage is very simple, making a mold out of hard foam is much easier and cheaper than wood or concrete, which is nice for amateur builders as myself, and if you take your time to do it right, the results are outstanding for such a simple deck-pressing method. The tutorial videos on Roarockit’s Youtube channel are also excellent and helped me avoid many mistakes.

– You wrote an excellent article of your experience with our kit. You can read the article here. It’s a really good one thank you! What is your relation with blogging and the website LongboardEnvy? And why write an article about Roarockit?

I’ve actually never had a Blog myself. The opportunity to write for Longboard Envy came after I posted on /r/longboarding a short review on the Ronin Cast Katana trucks I had recently bought. I couldn’t find any reviews on it so I decided to share my experience with them with the community, then JC from Longboard Envy contacted me inviting for a guest post with a bit more in depth analysis of those trucks. Some time after that, he invited me to write on an ongoing basis and I joined.

The idea of writing about the Roarockit TAP bag kit came from both the need of original content for Longboard Envy and some tips and details about using it that I gathered by reading articles about it, watching tutorial videos and my personal experience designing and building a deck. I wanted to put it all together in one place to help first builders get a good idea of the whole process.

– What are you working on now? And what are your future projects?

Right now I’m sketching some ideas for boards I want to build for the next season. One of them is a 1960’s style, flat, solid wood board. I really like how they look and I want to learn how to stain wood. I want to learn how to apply fiberglass and carbon fiber in order to build a light but super stiff downhill deck and I have a couple of waiting orders from friends for a cruiser and a slalom deck.

– Any comments or special thanks?

Thank you Roarockit for inviting me to be part of Shaper of the Month and for making it’s products available in Europe, to my friends who support me in deck building, specially Kim and Roberto who painted the amazing custom art on my decks, and the longboarding community on Reddit who is really helpful as well.

Thank you ?

Youtube: Matheus Iark

Kris Klima: Luthier Project

Kris Klima: Luthier Project

It is with pleasure that we share today Kris Klima’s guitar body project.

Kris applied a new skin to his guitar and kindly shared with us his experience and feedback of using the Roarockit Luthier Thin Air Press Kit.

Hi,

I’m Kris and what you’re looking at is an Ibanez GRG7221 body with a Khaya veneer applied using the Roarockit Luthier press kit.

I play guitar and I always wanted to try a couple of ideas so I bought a ‘pre-owned’ budget instrument that a) I would not hesitate to tinker with, b) would not regret if things go wrong, c) I would be comfortable playing if everything goes according to plan.


After watching a crapload of luthier videos (esp. Crimson Guitars and Will’s Easy Guitar channels), I decided to take it to another level. I bought some veneer (thanks to the Wood Veneer Hub for advice and arranging shipping), glue, and went searching for a vacuum press. After a while, I discovered Roarockit Skateboard and thought… OK, if that press is strong enough to bend seven layers of Canadian maple into shape, it must be enough to cold press veneer onto a guitar body. So I ordered one.

And… it worked!

Let me share a couple of dos and don’ts so you avoid mistakes that I made.

Flip the bag upside-down.

  1. You may need to use a small rubber roller to get the air bubbles out, especially on guitars that do not have flat bodies. You can’t do that with the valve and the net on top of your project.
  2. To support the upside-down bag, I used a box from an LCD monitor with a hole cut in the middle for the valve.

Use flat support for the guitar body – a thin MDF would do

  • This will help with stability when you are putting the guitar in the bag. There’s not too much space left and with an MDF board, it would be like putting the guitar inside on a tray. You may fix the body to the plank using a double sided tape
  • Round the edges of the plank – I used a router but some quick sanding or rasping would do too

Fill in the cavities

  • Typically, you cut out the holes for pickup cavities in the veneer after application. However, veneer will crack around sharp and deep edges under pressure and some cracks might extend to the actual body area. I used foam that usually comes in boxes with electronics – cut to size to fill up pickup cavities, the neck joint and the electronics cavity on the backside. Ensure the foam does not protrude but it doesn’t have to be leveled, I went with about 3 mm below the surface.
  • I also constructed a large counterpiece to fit in the space around the horns. I actually punctured one Roarockit bag on the sharp pointy end of one of the horns. Having something in between the horns will not affect the pressure in the areas where you need it, but will ease/prevent the bending of the bag over critical areas. That ugly thing that you see is a crudely shaped polystyrene block wrapped in a packing tape. Crude but effective.

Cut the veneer as close to the shape as possible

  • You may end up with ugly veneer patches glued to the sides of the guitar. You can get rid of them (using a scalpel knife, roller sander etc) but it’s an extra effort and not an easy one
  • Or you’ll be left with bits and pieces cracking and sticking out, then cracking under increasing pressure. Those cracks can spread to where you don’t want them to be.

Use a vacuum cleaner in the initial phase of the operation

  • This is important especially on guitars with curved surface (or that belly cut-out on superstrats).
  • Veneer will bend – but the longer it takes, the higher the chance it will crack and that the splinter will move from its original location. It happened to me. Had I used a hoover, the veneer would have still cracked as the cutout is huge and deep, but it would not have moved 30 degrees off – quick depressurization would keep it in place.
Back of guitar

Go slow, think things through, and then slow down further. And have fun :)s

LinkedIn profile (https://www.linkedin.com/in/kristianklima/ )

Thanks Kris for your feedback and sharing in detail your experience with us.

Board building School of the year: Foundation de Serix Classe T

Board building School of the year: Foundation de Serix Classe T

Aujourd’hui c’est avec immense plaisir que nous présentons le projet de Rémy et Alain, enseignants à la Fondation de Serix, en Suisse.

Ils sont venus nous rendre visite il y a un an et ont depuis lancé la Fabrication de Skateboard en tant que projet annuel dans leur école. Un projet qui leur permettent d’aborder un large éventails de disciplines scolaires, humaines et même de lancer leur propre entreprise!

Un exemple tellement complet, relevant en tous points des raisons et motivations pour lesquels nous avons lancé Roarockit en Europe, que nous les nominons ECOLE DE l’ANNEE 2019 !

Voici donc leur présentation, lisez la suite pour en savoir plus sur leur projet scolaire annuel de Skateboards…

1) Petite présentation, d’où vous venez, votre métier etc ?

Alain : Je mappelle Alain Rohrbasser, jai 41 ans et je viens du canton de Fribourg en Suisse. Je suis avec la même compagne depuis plus de 17 ans et nous sommes les heureux parents de deux petits garçons de 2 et 6 ans. Nous habitons une petite fermette que nous avons rénovée ces dernières années et nous avons un chien, un bouvier bernois nommé Baloo. Je suis au bénéfice dune première formation dinfirmier et une deuxième d’éducateur social. Je travaille depuis 9 ans à la Fondation de Serix, à Palézieux, en Suisse. Je suis

 passionné, entre autres, de sports de glisse et jai toujours été dépendant de 2 ou 4 roues pour me déplacer

Rémy, 35 ans, jhabite juste au-dessus de chez Alain sur le sommet dune colline avec ma femme et ma fille de 1 an. Même si j’ai plutôt mal vécu mon parcours scolaire puis académique, je travaille en tant quenseignant spécialisé à la Fondation de Serix depuis 10 ans et jadore mon job! Mon père m’a appris à skier à l’âge de 2 ans. Jai plongé dans la culture skate à 11 ans, l’année où j’ai également troqué mes lattes pour un snowboard. Aujourdhui, jai appris à jouer avec les saisons et change de planches en conséquence: surf l’été, snowboard lhiver et le skate le reste du temps.

La musique et le monde de limage font également partie intégrante de ma vie.


2) Nous nous sommes rencontrés lors de votre visite dans nos locaux Roarockit pour une formation de Formateur, comment avez-vous trouvé cette formation et qu’est-ce qui vous a motivé pour le faire
 ?

Depuis que nous travaillons à Serix, nous essayons de faire de notre classe le lieu que nous aurions aimé fréquenter lorsque nous étions jeunes. Régulièrement, nous partons des envies ou idées des élèves et parfois nous leur faisons des propositions. Travaillant en projet scolaire annuel, nous avons déjà produit: un film danimation, un CD de rap, un film documentaire, et divers tutoriels ainsi que dautres projets qui sont visibles sur notre blogue: www.classetproduction.com.

Fabriquer des skates est un rêve d’enfant pour nous deux. Il faut dire que lorsque nous étions élèves, nous nous faisions confisquer notre planche lorsquon venait à l’école avec. En fabriquer dans notre classe représentait aussi un moyen de prendre une petite revanche sur le système.

Cela fait donc un certain temps que cette idée nous trotte dans la tête, mais nous ne savions pas comment entreprendre cette démarche complexe.

L’année dernière, lors dune recherche internet, nous sommes tombés sur le site de Roarockit qui offre une formation à Bordeaux pour devenir formateur certifié et ainsi accompagner efficacement enfants ou adultes dans la réalisation de planches customisées. Après quelques démarches administratives, négociations avec notre direction, nous nous sommes envolés en direction de Bordeaux pour vous rencontrer. Après ces deux jours intensifs de formation, nous avons repris lavion avec des étoiles plein les yeux et la certitude que ce projet allait enfin se concrétiser. Cette formation a répondu aux nombreuses questions en suspens et nous avons pu suffisamment développer nos compétences pour nous projeter dans la fabrication de planches avec nos élèves.


3) Vous avez maintenant lancé la fabrication de skateboards dans votre école, pouvez-vous nous en dire plus sur ce projet et en quoi consiste-t-il
 ?

À notre retour de Bordeaux, nous avons exposé aux six enfants de la classe ce que nous avions appris et quelles seraient les différentes étapes du processus de fabrication. Lenthousiasme des enfants, le soutien de notre direction qui nous a mis un espace à disposition, ainsi que le partenariat avec le skate shop SurfMachine nous ont convaincus de démarrer le projet. Nous avons donc commandé le matériel et les outils nécessaires à la fabrication de skateboard pour notre classe sur le site de Roarockit.

L’année dernière, nous avons ainsi pu offrir lopportunité à nos six élèves de réaliser le skateboard de leur rêve tout en travaillant leurs objectifs scolaires.

Nous avons également développé une mini-entreprise. Celle-ci nous a permis de réaliser quatre planches que nous avons vendues à des clients. Grâce au partenariat avec SurfMachine, une planche réalisée et vendue par CTSkateboarding offre la possibilité à un enfant de notre classe de fabriquer son skateboard gratuitement l’année scolaire suivante.

Si vous souhaitez commander une planche à CTSkateboarding et ainsi participer au projet des élèves, vous pouvez les contacter à l’adresse mail suivant :  classetproduction@gmail.com

4) Comment ce projet se déroule-t-il jusqu’à présent? Quelles résultats remarquez-vous ?

Ce projet se déroule à merveille et évolue au fil du temps. Nous avons obtenu dexcellents résultats et chaque enfant était très satisfait et fier davoir pu réaliser sa propre planche. Pour notre population d’élèves, atteindre un tel objectif contribue à restaurer leur estime personnelle qui se situe souvent au ras des pâquerettes lorsquils arrivent à la Fondation.

En effet, nos élèves ont souvent vécu des situations familiales très difficiles qui se répercutent souvent sur l’école. Il sensuit des décrochages, ruptures ou encore des problèmes de gestion de la violence. La perte de sens dans les apprentissages est aussi très courante, car l’école régulière ne peut pas toujours prendre en compte les besoins et intérêts de tous les élèves. Apprendre se résume alors souvent à faire des fiches, et le nombre de fiches réalisées serait censé mesurer les apprentissages réalisés. Pour nous, apprendre passe par l’intérêt, la motivation et le jeu pour chaque être humain et indépendamment de son âge…

 

La dynamique de la classe était excellente durant les ateliers de fabrication et lentraide entre les enfants était omniprésente et souvent indispensable (phase dencollage). Depuis le temps que nous travaillons en projet, nous avons également pu remarquer quil était beaucoup plus motivant pour les enfants de pouvoir mettre en lien apprentissages et mise en pratique. Par exemple, travailler la précision dun travail de géométrie sur fiche est nettement moins passionnant, étant donné qu’il ny pas dincidence si ce nest lappréciation du prof. Se montrer précis dans le traçage du template de sa future planche ou du moule qui servira à presser sa planche constitue un véritable enjeu sur la « ridabilité » de la planche. Avec ce projet skate, nous parvenons à aborder de nombreuses disciplines scolaires du plan d’études comme: le français au travers du blogue, les mathématiques avec la gestion de budgets ou les mesures, l’histoire des moyens de transports, etc.

Le fait davoir des commandes et délais stimule davantage le sens des responsabilités des élèves. Nous avons souvent remarqué que la gestion de la discipline n’était plus seulement verticale, mais favorisait l’autorégulation du groupe.


5) Quels sont vos projets futurs
 ?

Une nouvelle année scolaire vient de débuter et les enfants que nous accueillons cette année se réjouissent de poursuivre le développement de cette mini entreprise que nous avons nommé CTSkateboarding. Hormis les différentes commandes de planches que nous avons déjà reçues, nous allons élargir notre catalogue. Les enfants ont de nombreuses idées de produits dérivés réalisés avec les chutes des découpes de nos planches ou de planches récupérées pour en faire des raquettes de tennis de table, des fingerskates, des bagues ou encore des pendentifs, etc.

L’idée de shaper des skis et des snowboards nous titille de plus en plus


6) Des mots de la fin, dictons pré
férés ou remerciements à ajouter?

Nous remercions chaleureusement Roarockit à Bordeaux de nous avoir offert la possibilité de mener à bien ce projet aux niveaux logistiques et pédagogiques.

Sans la Fondation de Serix, les planches de nos rêves se résumeraient encore à quelques croquis sur papier. Grâce à SurfMachine à Bulle, qui nous soutient dune façon presque indécente pour le hardware et même plus encore, les enfants auraient uniquement un plateau dans les mains.

Nous tenons aussi à féliciter les enfants qui nous ont suivis dans nos délires de grands enfants qui refusent de grandir trop vite.

« Let the kids ride for free! »

 Suivez les aventures et projets de la Classe T sur leur blog: www.classetproduction.com
Participer à leur projet en achetant des planches fait main par leur soin : classetproduction@gmail.com