Romain Hurdequint : L’art du Skate

Romain Hurdequint : L’art du Skate

Arriver à associer l’art avec le monde du skate ? Pas l’art de poser des tricks dans des bowls, dans la rue ou dans des contests mais bel et bien l’Art avec un grand A. 

Romain Hurdequint lors de son expo SkateStation

Cette question, Romain Hurdequint commence à y répondre depuis peu mais ce n’est pas arrivé par hasard. Une idée, une passion, une réflexion l’ont mené jusqu’à cette finalité qui est aujourd’hui logique : Non les artistes ne peignent pas que sur toile, les sculpteurs ne sculptent pas que de la pierre, et les skaters ne se font pas connaître que sur le bitume.

L’amour de la planche a submergé Romain dès son plus jeune âge mais c’est depuis 5 ans qu’il travaille à rendre son imaginaire bien réel. Graphiste et WebDesigner de talent, son premier projet a été de créer un Tumblr : The Daily Board. Un blog où il poste 2 planches par jour… Pendant 4 ans ! ! Ce n’est pas moins de 3000 boards qu’il publie mais attention, ce ne sont pas des boards prises au hasard au détour d’un skatepark pour un simple grip ou un custom stylé. Non, nous sommes déjà à la recherche d’artistes utilisant le skate comme support artistique, comme une toile que l’on peint. C’est donc dans cette idée que son esprit progresse et que la réflexion commence à se dessiner.

Evolutuion du book (première vs dernière couverture)

Alors, une question se pose, pourquoi ne pas en faire un livre ? Et oui le sport c’est surtout des exploits, des photos, des vidéos afin d’avoir une trace visuelle de l’effort. Il manque quelque chose au Skate Art. Imaginez le 900 de Tony Hawk mais juste raconté par écrit, la grosse Bertha de Candide Thovex lu seulement dans un journal intime. Sans photo, sans image, sans vidéo, comment faire ressentir la pression, la puissance et la beauté de l’instant. Romain a eu la bonne idée d’allier l’écriture à l’illustration. L’histoire du réveil des artistes utilisant le skate comme exutoire.

Bien sûr, c’est un travail de titan qui l’attend : travailler les prototypes, trouver une maison d’édition, contacter des artistes du monde entier et obtenir les droits d’utilisation des œuvres. Tout cela ne se fait pas en un jour. Mais laissons un peu la parole au principal intéressé :

Romain, peux-tu nous expliquer comment on rédige un livre illustré comme celui-là ? Par où commence-t-on au vu du grand nombre d’œuvres que tu as référencées ?

Avec beaucoup de sueur et d’obstination ! C’est marrant parce que je me suis lancé dans ce projet tête baissée, sans me dire que ça irait aussi loin. A la base, je voulais créer un e-book de 100 oeuvres à base de skate que j’avais chiné sur Internet et qui m’avaient mis une vraie claque. 

Extrait SkateArt #1

Très vite, un ami qui dirige une agence de communication (coucou Cyril sama) a été bluffé par ma maquette et m’a proposé d’imprimer une dizaine de prototypes papier du livre pour voir. Le rendu était cool, bien qu’à des années lumières du livre Skate Art qui existe aujourd’hui. 

En regardant pour le commercialiser et le distribuer, on s’est rendu compte que ça allait vraiment être très compliqué. J’ai alors contacté 7 maisons d’éditions, 2 m’ont proposé un rendez-vous et ça a vraiment matché avec une. 

A partir de là, nous sommes partis dans un processus de création de 2 ans. 

Extrait SkateArt #2

Le livre a été complètement remanié, du concept, à la maquette en passant par tout le contenu même du livre. L’objectif était de faire une bible de tout ce qui avait été fait en terme d’illustration, de peinture, de gravure ou de sculpture à partir d’un ou plusieurs skateboards. En fait, créer une sorte de panorama de toute la créativité autour de ce support.

J’aurai voulu en montrer toujours plus, surtout que des planches incroyables sont créées tous les jours, mais l’éditeur a voulu limiter le livre à 300 pages (le livre fait au final 320 pages, j’ai réussi à en gratter un peu plus, ahah).

Vous l’aurez compris, le projet de Romain est un énorme mix entre purs passionnés de skate et ceux qui se sont appropriés les différents supports artistiques.

Mais Romain ne s’arrête pas là. Des tas de projets en tête, la recherche des artistes et de leurs œuvres l’ont encore plus imprégnés de cette nouvelle définition du Skate Art. Il se lance alors dans l’organisation d’expositions autour des boards d’artistes. Après avoir vu et décrit toutes ses œuvres, vient enfin le moment de les toucher, de les voir en vrai mais surtout de les faire découvrir aux visiteurs. C’est effectivement un vrai plaisir pour Romain de faire découvrir ce milieu à tous.

 Après avoir fait le premier pas en faisant découvrir le Skate Art par le biais d’un livre, l’aboutissement n’était-il pas de voir les œuvres en vrai ?

Projection Mapping de Boards à Lyon

Je n’osais même pas en rêver pour être franc… et ça s’est fait vraiment naturellement.

Au lancement du livre, les Editions Cercle d’Art et moi avons chacun créé un évènement dans nos villes respectives. De leur côté, ils ont préparé une vente aux enchères au profit de Skateistan à Paris. De mon côté, j’ai organisé un vernissage où toutes les planches du livre ont été mappé (le fait de projeter de la lumière, de l’image ou des vidéos sur des volumes) sur une installation de 34 skate à Lyon (big up à Louis Clément pour le mapping).

European Custom Board Show #2 à Bordeaux

La programmatrice artistique de Superposition m’a proposé d’organiser une exposition dans leur galerie et c’était parti 🙂

C’est clairement un aboutissement ! Pour travailler dans le digital et avoir toujours fait The Daily Board dans mon coin, le fait d’avoir un objet physique comme un livre était déjà fou. Aller jusqu’à organiser des expositions et pouvoir partager ça avec un public de curieux ou de passionnés, c’est extraordinaire !

European Custom Board Show #2 à Bordeaux

Nous pouvons être fiers d’avoir organisé en collaboration avec Darwin Bordeaux, Chalk Custom Board et Roarockit Skateboard Europe une exposition d’art sur skate qui s’est déroulé pendant 1 mois à Bordeaux : The European Custom Show #2 rassemblant près de 70 artistes venant de toute l’Europe et 250 boards custom. Pour cette exposition, Romain s’est illustré en y apportant une nouvelle touche artistique : le tatouage de board.

Peux-tu nous éclairer sur ton projet d’allier le monde du tatouage et le Skate Art ?

La première exposition que j’ai co-organisé est la Skate Station 001 l Skate collector

Expo Skate Station 001

L’idée était de mettre en avant une sélection de planches modernes et vintage, issues de ma propre collection et de celle du collectionneur Dimitri Jourdan. La galerie d’exposition Sitio par Superposition, avec qui nous avons collaboré, nous a confié un mur de la galerie pendant deux semaines et ça a été un franc succès !

Après cela, l’équipe de Superposition m’a proposé de faire une nouvelle exposition dans les 230m² de la galerie. Toujours dans le thème du Skate Art mais avec quelque chose de nouveau.

En retombant sur le travail du tatoueur Pierre Bonzon sur deux skateboards, je me suis dit que c’était la bonne formule : faire encrer un diptyque de planches de skate par des tatoueurs. Nous avons donc donné deux skateboards à 17 artistes-tatoueurs lyonnais. Et en creusant, j’ai vu que ça avait beaucoup de sens !

European Custom Board Show #2

Ce sont deux cultures subversives, issues de la culture punk, très proche qui se rencontre au début des années 80. A cette période, la légende du skate Jay Adams se fait tatouer à 19 ans le logo ‘Thrasher’, à une période où le nom de ce magazine était tout sauf mainstream. D’anciens pro-skateurs des années 80 sont aussi devenus de grands tatoueurs comme Adam McNatt ou Eric Dressen. D’ailleurs, de nos jours, il est courant de croiser des skateboards accrochés aux murs dans les salons de tatouage.

Paul Daubié : portrait des tatoueurs

C’est donc pour rendre hommage à cette ‘bromance’ que nous avons voulu faire cette expo. Et pour aller plus loin, nous avons demandé au photographe Paul Daubié de réaliser des portraits à l’argentique de chaque tatoueur pour accompagner les boards.

Et l’on peut dire que ce fut une belle réussite : 500 visiteurs sont venus voir l’exposition en deux semaines, la presse a pas mal communiqué sur l’évènement et nous avons eu que des retours positifs !

Parce que Romain n’en a jamais assez, il a lancé un autre projet : TigerClaw Supplies. Après avoir trouvé les boards, organisé les expositions et amené les artistes, il fallait bien accrocher les boards quelque part de la meilleure des façons. Et quoi de mieux qu’une attache complètement invisible afin de donner un effet d’apesanteur aux boards exposés ? Romain l’a fait !

Comment t’es venu cette idée et avec qui l’as-tu concrétisé ? 

Fixation TigerClaw Supply

Alors que je commençais à bricoler des fixations murales de skate pour chez moi, Keflione, du studio créatif RoyalClub Shanghai (avec qui j’avais déjà collaboré pour la série de planches Polar Totem, réalisée pour la sortie du livre) m’a dit qu’il galérait à installer ses planches chez lui. Il a passé plusieurs semaines à réfléchir au problème avant de me montrer une esquisse de la fixation murale idéale : en métal donc solide, blanche pour être discrète, un design simple et des vis transparentes pour ne pas voir la planche une fois installée.

C’est comme ça que nous avons lancé Tigerclaw Supplies : une marque de produits dédiés à l’univers du skate. Nous avons commencé par créer ces fixations de skate, puis une gamme de skateboards non-vernis pour permettre aux artistes de créer leurs oeuvres facilement. Pour finir, nous sommes en train de développer une première collection capsule de vêtements.

Vous l’aurez compris, Romain n’est pas un simple fervent passionné du Skate et de l’univers Skate Art, ce concept qu’il démocratise par l’intermédiaire d’actions marquantes dans l’air du temps. Le skate ayant toujours été connu par des vidéos amateurs, des couvertures de magazines et de l’image street, pousser son évolution jusqu’à l’ouverture sur l’art est un défi que Romain gravit avec dextérité dans ses nombreux projets. Nous ne pouvons que lui souhaiter de continuer et le soutenir en suivant son travail sur ses différents réseaux : “Romain behance The Daily Board” “Romain Instagram” “lien boutique SkateArt”. Son livre “SkateArt” est disponible sur notre site internet en cliquant ici : Roarockit Skateboard Europe Skate Art by Romain Hurdequint

Le mot de la fin pour Romain :

Merci beaucoup Roarockit Skateboard Europe pour cet échange et longue vie à l’art sur skate (qui n’en est qu’à ses débuts, j’en suis sûr !)

Shaper Of The Month : Yaxxine

Shaper Of The Month : Yaxxine

  • Commençons par une présentation de notre “Shaper of the month”. D’où viens-tu ? Quel âge as-tu ? Que fais-tu dans la vie ? Tes passions ?  

Je m’appelle Yassine Alioualla, je suis originaire du Maroc où j’ai grandi, étudié et travaillé jusqu’à l’âge de 27 ans. Je vis à Toulouse depuis 9 ans et je travaille en tant que professeur de graphisme 3D et artiste 3D pour les jeux vidéo et le cinéma d’animation. Passionné de glisse depuis tout jeune, mais depuis quelques années, je me suis consacré au Surfskate et au Surf. Je suis aussi créateur de contenu Instagram sous ne nom de Yaxxine. Et enfin, en 2019, j’ai créé la première marque française de deck spécialement conçus pour le surfskate, Flatdays Boards, grâce au Pro Kit de Roarockit.

  • Qu’est-ce que le surfskate ?

Le Surfskate est une discipline qui a été créé par des californiens durant les années 90, pour s’approcher au mieux des sensation du surf. Le surfskate est souvent connu par des trucks avant singuliers, qui ajoutent le plus souvent une articulation supplémentaire afin de libérer le mouvement de l’avant de la planche, tandis que l’arrière garde des trucks classiques plus rigides un peu comme des dérives.

  • Depuis combien de temps as-tu commencé le travail du bois ? Connais-tu ce savoir-faire depuis longtemps ?

Mon grand père est menuisier. Dès l’âge de 10 ans,mes parents me forçaient un peu à y aller pour apprendre un métier manuel. C’est un peu la tradition dans la famille. J’y passais donc une grande partie de mes vacances scolaires. Ayant pris goût au travail du bois, j’ai fini par rejoindre mes oncles qui sont ébénistes en ajoutant une dimension numérique à leur travail. Ce qui m’a permis de faire le lien entre le monde manuel du bois, et le monde de la création digitale.

Quel est ta relation avec le bois Canadien ? Est-ce une nouveauté pour toi de travailler  ce type de bois ?

Le bois canadien est un excellent matériaux pour faire des skateboards. Sa durabilité est exemplaire, et il est très facile à replanter. Ce qui en fait une ressource quasi inépuisable. C’est donc bon pour lécologie.

Comment as-tu choisi le nom “Flatdays Boards” ? A-t-il une signification particulière ? Une histoire ?

Le surfskate est un complément devenu indispensable au surf, c’est pour cette raison qu’on essaie de s’entraîner dès que possible, par exemple durant les flat days, littéralement en anglais : jours plats, le nom qu’on donne aux jours où il n’y a pas de vagues. Du coup, quand c’est un flat day, on sort sa Flatdays Board. “wink wink”.

  • Utilises-tu les technologies Roarockit ? Te sont-elles utiles au quotidien ?

J’utilise le Pro Kit qui me permet une liberté et une rapidité de création incommensurables. Le fait de pouvoir shaper son moule en moins d’une heure, et pouvoir le réutiliser des dizaines de fois est révolutionnaire. Cela dit, chaque moule réalisé a nécessité plusieurs semaines de conception.

Après plusieurs années de ride, et une collection conséquente de boards, j’ai commencé à rechercher des caractéristiques bien précises sur les planches. Malheureusement, il est quasi impossible de trouver tout ce qu’on recherche dans une planche d’usine. J’ai commencé à m’informer sur la création de moule en bois. Je me suis très vite rendu compte que ça demandait énormément de temps de conception et de réalisation, et aussi de place de stockage. Je suis tombé par hasard Sur les vidéo de Marcel et Nico, et ça a changé ma vie.

  • Tu es également professeur en 3D et design. As-tu utilisé ton savoir faire/logiciels pour t’aider à créer ta board custom ?

Avant de commencer directement à shaper, j’ai passé plusieurs semaines à développer mon premier shape. Tout d’abord en 2D, sur Illustrator, puis en 3D sur 3D Studio Max (un logiciel de création en 3 dimensions). Cela m’a permis de faire un nombre important d’itérations, avant de bloquer un shape de base. L’intérêt est de visualiser dans un espace virtuel, le shape et ses caractéristiques : Wheelbase, concave, kick, nose, wheel wells etc.

Sur quoi travailles-tu en ce moment ? Quels sont tes futurs projets ?

Pour l’instant, j’ai quelques commandes en cours de certains passionnés de surfskate. Plus tard, mon objectif est d’aider à démocratiser la discipline encore méconnue, malgré une popularité de plus en plus importante.

  • Un dernier commentaire ou une spéciale dédicace ? Vas-y c’est ton moment !

Je voudrais remercier ma femme qui me soutient depuis le début de l’aventure. En tant que créateur de contenu instagram, avoir une aussi talentueuse photographe sous la main et une bénédiction.

Shaper of the Month : MojoBoxGuitars

Shaper of the Month : MojoBoxGuitars

Nous continuons notre tour du monde incroyable des Shaper Roarockit. Et comme vous le savez, nos kits ne servent pas qu’à fabriquer des skate. Alors après avoir découvert Aled sur notre page instagram , fabricant de stylos avec nos chutes de matières premières, c’est au tour de MojoBoxGuitars alias Pierre Marc Martelli qui utilise la technologie Roarockit pour fabriquer des guitares absolument sublimes. Nous vous souhaitons une belle découverte 🙂

 

Commençons par une présentation de notre “Shaper of the month”. D’où viens-tu ? Quel âge as-tu ? Que fais-tu dans la vie ? Tes passions ?

J’ai 56 ans. Je suis méditerranéen et mes racines sont ici, même si j’ai passé mon enfance en région parisienne. La lutherie est ma seconde vie professionnelle, car j’ai travaillé pendant une trentaine d’années dans le Design graphique et l’illustration. J’ai commencé par bricoler mes propres guitares, puis celles des copains, puis j’ai construit une Archtop Jazz – un peu le summum de la lutherie guitare : une révélation ! J’étais complètement envoûté : je ne pensais plus qu’à ça, au bois, au son, aux formes… Ça ne m’a jamais quitté, je m’endors en pensant Guitare et j’y pense toute la journée ! J’ai réalisé un rêve, avec le sentiment que tout ce que j’ai fait précédemment n’était que le préambule d’aujourd’hui. Bref, c’est le pied…

Depuis combien de temps as-tu commencé le travail du bois ? Connais-tu ce savoir-faire depuis longtemps ?

Je ne connaissais quasiment rien au bois avant de me passionner pour la lutherie, mais c’est une matière avec laquelle j’ai été instantanément en connexion. Travailler le bois ne m’a jamais semblé compliqué – même s’il faut savoir apprivoiser certaines essences. Maintenant, il m’arrive fréquemment de regarder un arbre ou un meuble en y voyant les guitares qu’il contient ! Et j’ai plaisir à retrouver certains arbres comme on retrouve de vieux copains.

Comment en es-tu arrivé à fabriquer des guitares ?

Pour être luthier, il faut à mon avis trois qualités : aimer la musique, aimer le bois et aimer les musiciens. C’était mon cas. La lutherie m’a aussi enseigné quelques vertus comme la patience, l’écoute (du client guitariste) ou encore l’humilité face aux inévitables erreurs, car je ne connais pas d’artisan qui n’en fait pas, il y a tellement de compétences à maîtriser. Construire des instruments est complexe, incertain, parfois frustrant. Mais la plupart du temps, c’est puissamment gratifiant ! Aujourd’hui, je ne vois vraiment pas ce que pourrais faire d’autre…

 

 

Quel sorte de bois utilises-tu pour fabriquer tes guitares ?

On distingue les bois de la lutherie acoustique et ceux de la lutherie électrique. Mais ils ont en commun d’être des bois de « raisonnance » : Les épicéas, Red Cedar, palissandre, acajou, ébène sont des bois traditionnellement utilisés dans la lutherie acoustique. Le frêne, le tilleul, le noyer, l’érable sont davantage choisis pour les électriques, car il faut combiner leurs qualités acoustiques et mécaniques. Mais je cherche sans cesse de nouvelles essences à essayer… Ou d’autres matériaux.

Comment as-tu choisi le nom “MojoBoxGuitars” ? A-t-il une signification particulière ? Une histoire ? 

Ahh, bonne question ! Le Mojo est une qualité et… Un truc intraduisible ! Le Mojo est au musicien ce que le Groove ou le Swing sont à la musique : une énergie, un feeling qu’il FAUT avoir sinon c’est pas la peine ! Comme je suis un grand fan de Blues, il était certain qu’il me fallait du Mojo… La Box, c’est le nom que JB Lenoir – un immense Bluesman – donnait à sa guitare (écoutez I Feel So Good). Un jour j’ai fait un + un et j’ai trouvé Mojo Box Guitars, des « boîtes à Mojo » : l’objectif de toutes mes grattes !

 

 

Utilises-tu les technologies Roarockit ? Te sont-elles utiles au quotidien ?

J’utilise un kit Thin Air Press TAP 26 et je peux dire sans exagérer que ça change ma vie ! Les collages, en lutherie, sont souvent précis, d’accès complexes, sur des formes compliquée. On doit coller des pièces fragiles (les barrages, par exemple) sur d’autres pièces délicates : coller sous vide permet d’optimiser les pressions à exercer tout en gérant des galbes et des épaisseurs différentes. Idem pour le collage de plaquages de bois sur des formes torturées, par exemple.

Tout ça avec une poche sous vide une simple pompe manuelle : je tire mon chapeau aux concepteurs et je leur dis : merci les gars !

 

Comment as-tu découvert Roarockit ?

En cherchant sur Internet ce type d’équipement, généralement beaucoup plus lourd et cher…

Sur quoi travailles-tu en ce moment ? Quels sont tes futurs projets ?

J’ai toujours au moins une guitare en chantier, en ce moment une solidbody avec des essences inhabituelles (du Polownia et du Tamarin, entre autres). J’ai également mis au point un modèle acoustique Cross-over à cordes nylon dont la particularité est d’être proposé à un tarif compressé, sous une barre symbolique de 2 000 €, ce qui est peu pour une guitare d’artisan fabriquée comme ses grandes sœurs qui coûtent au moins le double… Cette approche, très militante, qui vise à « démocratiser » la lutherie artisanale me tient beaucoup à cœur.

Au titre des projets, il y a aussi la volonté d’introduire le plus possible des essences de bois locaux comme alternative aux essences tropicales qui deviennent chères et compliquées à utiliser du fait d’une législation très restrictive. Une approche partagée par de nombreux luthiers Français.

Ou peut-on te trouver ? (physiquement si as une boutique ou tous les réseaux web)

Mon atelier est situé dans le centre de Marseille, 27 boulevard de la Corderie, à deux pas du Vieux Port. J’y accueille les guitaristes avec plaisir, également pour les travaux courants de réparation ou de restauration. Je dispose également d’une boutique Reverb, d’un compte instagram et d’une page Pro Facebook. Un site Web est en chantier… Depuis 2 ans ! Ouais, je sais…

Un dernier commentaire ou une spéciale dédicace ? Vas-y c’est ton moment

Eh bien, même si c’est pas trop mon genre, je vais faire une spéciale dédicace à… Moi-même ! Pour avoir eu le cran de quitter, à plus de 50 balais, un job où je gagnais bien ma vie et de tout investir dans une passion qui est devenue mon métier. Avec les incertitudes et les doutes, les cahots financiers, les heures passées sans compter à l’établi, souvent 7 jours sur 7. Pour avoir acquis ces compétences seule, en me relevant tant de fois après m’être cassé la gueule. Pour tout ça, et pour plein d’autres raisons – je dis : bien joué, mec ! ;=)

 

Shaper of the month : Olivier Martinez

Shaper of the month : Olivier Martinez

  • Commençons par une présentation de notre “Shaper of the month”. D’où viens-tu ? Quel âge as-tu ? Que fais-tu dans la vie ? Tes passions ? N’hésite pas à donner les informations que tu souhaites pour te présenter.

Me présenter en quelques mots ? Je m’appelle Olivier, j’ai 26 ans, et je suis originaire de Rouen (Montmain plus exactement, mais c’est tellement petit que personne ne connait) ! Actuellement, je travaille sur Paris dans le domaine du digital, en tant qu’UX Designer. C’est en parallèle de mes études et de mon travail que j’ai construit mon projet artistique autour du dessin et des boards.

Je consacre également beaucoup de mon temps à mon autre passion qui est le sport, et plus particulièrement les sports de glisses (snowboard, bodyboard, longboard et roller). Je lis également beaucoup de comics.

  • Comment en es-tu arrivé à un projet autour du dessin et des boards ? Connais-tu ce savoir-faire depuis longtemps ? Avec qui as-tu appris ?

J’ai réalisé ma première board en 2015 ! J’étais encore à la fac à ce moment-là. C’était ma vieille board d’enfance qui trainait chez mes parents. Ma mère voulait s’en débarrasser car elle ne servait plus, et j’ai eu l’idée de la poncer et la customiser. J’ai toujours aimé dessiner et c’était l’occasion pour moi de changer de support ! J’ai la chance d’avoir un père bricoleur et une mère créative. La customisation de boards est un joli mixe des deux. J’ai ainsi pu avoir de bons conseils dès le début, et j’ai également beaucoup appris sur le tas. J’estime ne pas être trop maladroit avec mes mains, ça va ! Avec le temps, je suis devenu de plus en plus habile de mes mains.

  • Quel est ta relation avec le dessin ? Quelles techniques utilises-tu pour décorer tes planches ?

Je dessine vraiment depuis tout petit ! J’ai dû commencer quand j’étais au CP et je suis vraiment passé par tous les styles : cartoons, graph, réaliste, etc… Je me suis d’ailleurs lassé du dessin sur papier à un moment donné, et le custom m’a permis d’appréhender de nouveaux horizons. Je me suis ainsi dirigé vers le style comics que j’ai toujours aimé et admiré dans les bandes dessinées.

Pour résumer le processus, la première étape va être de remettre en état la board. Je pars de planche qui sont la plupart du temps très usées. Il y a donc un gros travail pour décaper et poncer la surface. L’objectif est d’arriver à obtenir une surface la plus propre possible, ce qui n’est d’ailleurs pas possible pour des boards trop abimées. Je vais ensuite réfléchir au motif que je vais dessiner dessus, et préparer l’ébauche au crayon (les trais principaux, afin d’avoir des repères). Je passe ensuite à la couleur, avec de l’acrylique pour les aplats quand il y en a, et au posca pour personnages/motifs. Une fois satisfait du rendu, je fixe le tout avec du vernis, en pot ou en spray en fonction du rendu attendu. J’aime tenter de nouvelles choses et pouvoir essayer de nouveaux produits.

Ce qui est vraiment important pour moi, c’est la netteté des couleurs et la précision des détails. C’est un peu ce qui caractérise mon style, avec des contours très marqués. Cela prend beaucoup de temps mais le résultat en vaut la peine !

  • En parlant de comics, quel est ton héro favori, ou celui que tu as le plus lu ?

Si je dois en citer un, ça serait Nova, un héro issu de l’univers Marvel. Ce n’est pas le plus connu des supers héros mais son histoire est vraiment cool ! Sans parler des dessins dans les ouvrages qui sont magnifiques. Je recommande !

  • As-tu un nom d’artiste ? Si oui, a-t-il une signification particulière ? Une histoire ? Si non, as-tu des idées pour ton futur?

Mon nom d’artiste est Zetoon, alias Zit. Il vient du surnom que m’a toujours donné mon père qui a grandi au Maroc, « Zitoune ». En arabe, c’est la traduction d’Olive, le surnom que tous mes amis me donnent. Zetoon est donc un mélange de « the toon », prononcer « zi toon », comprendre « un personnage de cartoon » en anglais et de « Zitoune ». Zit est simplement une abréviation que certains de mes proches aiment utiliser.

Par hasard à vrai dire. Je suis abonné à pas mal de pages orientées skate sur facebook, et l’une d’entre elle faisait une référence à Roarockit. J’ai jeté un œil à tout ça et j’ai adoré. Je me suis ensuite dit que ça serait sympa de partager mon travail et ma passion avec la communauté Roarockit.

  • Sur quoi travailles-tu en ce moment ? Quels sont tes futurs projets ?

Je bosse sur pas mal de projets en même temps, et j’ai de quoi m’occuper pour minimum les cinq prochaines années ! Je travaille en ce moment sur une série de plusieurs boards, qui sont d’ailleurs bientôt finies. La conception de mon site internet, que je développe avec un ami, est aussi une grosse étape pour la suite de mes projets. En parallèle, j’ai des expositions en cours et à venir, notamment sur Paris et Amsterdam, donc pas mal de choses à préparer.

Mes principaux objectifs pour le moment sont de continuer à peaufiner mon style et ma technique, et de continuer à produire des planches qui me plaisent et qui me ressemblent. Mon but est de réaliser une collection de board à mon image. Je veux aussi continuer à être présent et échanger lors d’expositions et d’événements artistiques à l’international. Je prends des commandes sur mesure et certaines de mes planches sont à vendre mais ce n’est pas le cœur de mon activité.

  • Ou peux-t-on admirer ton travail ? Exposes-tu tes œuvres ?

Ma principale vitrine est Instagram, comme beaucoup d’artistes ! Le nom de mon compte est @Ze.toon, n’hésitez pas à y faire un tour et à vous abonner si cela vous plait ! Comme je l’ai dit un peu plus tôt, mon site internet va arriver, sur lequel on pourra voir mes réalisations, mais pas que. Il y aura beaucoup de contenu que sur ma page Instagram actuelle : il y aura des articles de blogs, des conseils, un shop en ligne et des fan zones.

J’expose assez régulièrement sur Paris, et mes boards sont actuellement au Bauby bar, bar pop culture à côté de Bastille. L’exposition dure deux mois, donc n’hésitez pas à y faire un tour ! Pour voir mes boards, mais pas que : le bar est vraiment super, la déco est juste extra et l’équipe est au top !

 

  • Un dernier commentaire ou une spéciale dédicace ? Vas-y c’est ton moment !

N’hésitez pas à suivre mon travail, il y a beaucoup de chose qui vont arriver !

EUROPEAN CUSTOM BOARD COLLECTIVE SHOW #2

EUROPEAN CUSTOM BOARD COLLECTIVE SHOW #2

   

     L’événement European Custom Show est un concept unique en son genre qui est né en 2017. Fondé initialement par le collectif Chalk Custom Board Project  et désormais co-organisé avec Roarockit Skateboard Europe , cette exposition collective a pour objectif de rassembler les artistes “custom board” les plus talentueux en Europe : par “custom board”, nous entendons des skateboards, longboards, surfs, snowboards et bien plus encore. 

     Mathieu Bonte (a.k.a Mata7ik), co-fondateur de l’événement European Custom Show : « On s’est aperçus que la plupart des artistes custom board développaient leur art de manière individuelle et il nous a paru évident de les rassembler sous une forme collective, pour mettre en lumière leur œuvres, leurs techniques, leurs styles artistiques. Voici comment l’European Custom Show est né ».

Arsen created the IKO about fifteen years ago

Sarah Jackson, de Roarockit Skateboard Europe : « notre exposition collective n’est pas influencée par une grosse organisation officielle, ni une grande marque multinationale, mais plutôt par des gens passionnés, qu’ils soient shapers, artistes ou activistes. Notre organisation est fondée sur les valeurs de respect, de partage et aussi l’envie de repousser sans cesse les limites du ‘Board Art’, à tous niveaux. Le concept derrière cet événement est de l’organiser chaque année dans un lieu en Europe, dans les villes principales et parfois dans des lieux insolites ! »

   

    La seconde édition du European Custom Show se déroule cette année à Bordeaux, à l’espace Darwin, un des lieux cultes de la culture urbaine, expérimentale et artistique au sens ultra-large du terme. Plus de 50 artistes ont été sélectionnés pour cette occasion et pas moins de 150 custom boards seront exposées.

     Cette année, nous allons, de plus, créer (shaper) une oeuvre d’art à partir de skateboards et longboards courbés. Cette œuvre d’art sera ensuite mise aux enchères au profit de l’association Skateistan, une organisation non gouvernementale pour qui nous avons souhaité montrer notre implication. L’association Skateistan permet aux enfants et jeunes de se développer grâce au skateboard et à l’éducation. Selon les mots de ses fondateurs, il s’agit de : « créer un meilleur futur pour ces jeunes et leurs communautés, grâce à des programmes innovants qui visent à développer les expériences et compétences de chacun d’entre eux ».

L’événement European Custom Show fera partie du concept « Skate Life » à l’espace Darwin qui inclura entre autres : performances live, contest de skate, concerts, workshops/ateliers DIY, etc.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

ENGLISH VERSION >>>

The European Custom Show is a one-of-akind collective exhibition that started in 2017. Initially founded by the Chalk Custom Board Project, and now co-organised for the first time with Roarockit Skateboard Europe, this collective show aims to gather the most talented custom board artists from all over Europe : skateboards, longboards, surfboards, snowboards and much more.

Mathieu Bonte a.k.a Mata7ik, co-founder of the European Custom Show declares : « we noticed that most of the custom board artists were creating art individually and it was therefore obvious that a collective event would represent the board art in its purest form ».

Sarah Jackson, from Roarockit Skateboard Europe, declares : « our collective show is not driven by any brand or corporate organisation, but by some passionate shapers, artists and board activists that have a collective mind, a non elitist mentality and a true passion about boards. An opportunity to bring together and exchange. The concept is to hold this European Custom Show in different places throughout Europe, in major cities but also in unique places that are quite surprising».

The second edition of the European Custom Show is happening this year in Bordeaux, at Darwin, one of the most popular places to hold such an innovative art show. More than 50 custom board artists (and 150 custom boards) will attend the exhibit.

     This year, we will also create an astonishing piece of art, handmade entirely out of custom boards. This project will be auctioned and all benefits will be sent to Skateistan, a non-profit organisation that we care about dearly. Skateistan empowers children and youth through skateboarding and education. Skateistan quotes, «Through our innovative programs children build the skills and confidence, to create a brighter future for themselves and their communities.»

The European Custom Show will be part of the «Skate Life» monthly event at Darwin, that will also include : live performances, skate contests, live concerts, DIY workshops, etc.