Shaper of the month : Atelier BYE BYE

Shaper of the month : Atelier BYE BYE

1- Peux-tu te présenter ? Que fais-tu dans la vie ?

Ma passion tient en un mot “Fabriquer des trucs”

Fabriquer des skateboards, et t’apprendre à construire le tien.

Créer des enseignes en bois et en métal. Faire des Tshirts sérigraphiés pour une asso.

Démonter des trucs et des bidules pour les transformer. Imprimer et découper des stickers pour ton groupe de rock, j’aime faire absolument de tout!

J’ai commencé la construction comme décoratrice et accessoiriste pour le cinéma, et je me suis formée en parallèle sur des machines de fabrication numérique.  (découpe laser, impression 3D, CNC…)

Entrepreneuse et « makeuse » en montage de projets hybrides, culturels ou en lien avec l’économie sociale et solidaire. Mon parcours est axé sur la recherche de l’innovation et l’envie d’apprendre à faire sans craindre l’erreur ou la complexité.


2- Quand as-tu commencé et pourquoi ?

Créé en 2016, l’atelier Bye Bye est un atelier de fabrication numérique et artisanal.

Ses activités principales : fabrication de skateboards, découpe et gravure laser pour la signalétique et sérigraphie.

Le projet a débuté à l’Ile d’Yeu, puis est devenu mobile en organisant des stages de fabrication de skateboards à Nantes et à Paris.

J’ai commencé à fabriquer des skateboards sur mesure à la demande de certains de mes clients, et finalement, je me suis aperçue que beaucoup souhaitaient pouvoir fabriquer leur propre planche.

3- Explique-nous ton concept en quelques mots ?

L’atelier Bye Bye organise des stages de fabrication numérique : découpe laser, impression 3D, découpe vinyle, électronique et des ateliers d’initiations aux techniques artisanales : menuiserie, sérigraphie, métal…

En parallèle, je vends quelques modèles sur ma boutique en ligne et dans mon atelier à Nantes. J’aborde la fabrication de skateboards en misant sur la qualité et la longévité. L’accent est mis sur le choix des matériaux et sur la durabilité.

En chêne, en noyer, en bambou, en érable, elles ont chacune un petit quelque chose qui les rend uniques.

Je suis en train de développer une série de cruiser garantis à vie, en prenant en compte que le bois est une matière vivante.

Au lieu de le vernir, ce qui bloque la respiration de la matière, on peut aussi l’entretenir, comme on le ferait pour un beau meuble d’ébéniste qui se patine avec le temps. Je teste le processus d’entretien en ce moment, avant de mettre cette série en vente courant 2021.

4- Comment as-tu appris tout ce que tu enseignes ?

Je suis autodidacte dans toutes les techniques qui font aujourd’hui mon métier, j’ai plaisir à partager mes connaissances et permettre à chacun de fabriquer par soi-même à peu près tout et n’importe quoi.

Mon précédent métier dans le décor et la construction pour le cinéma m’a beaucoup appris dans toutes les techniques que j’utilise aujourd’hui.

Je fais aussi beaucoup d’échange de connaissances avec des amis ou des pros, souvent je leur apprends une autre technique en échange. On fait du troc de connaissances, quoi !

5- Quelle est ta meilleure réalisation ?

Aucune idée, je ne l’ai pas encore réalisée !

Si on parle skateboard, je pense que c’est l’association « skate with refugees » que je suis en train de créer avec des copains skateurs.

On part du principe que le skateboard est un vecteur d’intégration et permet de s’affranchir de la barrière culturelle. L’idée est de leur changer les idées en leur apprenant une technique pour la plupart inconnue et de leur permettre de rencontrer d’autres enfants qui partagent cette passion. Créer du lien entre eux, une amitié forte entre les jeunes sur la base d’un sport porteur de sens et de fraternité.

6- Comment Roarockit t’aide à la réalisation de tes projets ?

La technique Roarockit m’a permis de devenir mobile et de proposer des stages en dehors de mon atelier. La facilité de construction et la légèreté du matériel permettent de se déplacer facilement d’un lieu à l’autre pour proposer des ateliers de construction.

7- Quels sont tes projets futurs ?

En 2020, l’atelier déménage dans un lieu aussi improbable qu’atypique : une péniche en plein centre-ville de Nantes.

L’atelier sera partagé avec différents acteurs œuvrant autour des low-techs et de la fabrication avec la volonté de faire de la péniche un lieu de recherche et d’expérimentation.

LIEU COLLABORATIF

Espace de coworking et atelier partagé de fabrication numérique et artisanale axé sur les low-techs et la fabrication locale. Dans le jargon, on appelle ça “makerspace”

LIEU APPRENANT

L’atelier Bye Bye organise des stages de fabrication : skateboard, découpe laser, impression 3D, découpe vinyle, électronique et initiation aux techniques artisanales : menuiserie, sérigraphie, métal.

LIEU CULTUREL

L’atelier ouvre ses portes aux artisans locaux pour des expositions et des workshops, aux artistes pour des spectacles et des concerts à bord de la péniche le Sémaphore.

L’objectif ? Réfléchir et expérimenter sur notre façon de consommer, travailler, fabriquer, nous déplacer, nous cultiver dans le monde de demain.

8- Comment fait-on si on veut réserver un atelier ?

Vous pouvez directement cliquer sur les liens des photos pour y accéder.

Les ateliers peuvent être réservés sur mon site : www.atelierbyebye.fr et sur la plateforme We Can Doo : www.wecandoo.fr

9- Où pouvons-nous te retrouver ?

Site web : www.atelierbyebye.fr

Facebook : www.facebook.com/atelier.byebye

Instagram : www.instagram.com/atelier.byebye/

En vrai : sur la péniche Le Sémaphore, Quai de Malakoff à Nantes

10- Dernier mot de fin ?

J’ai souvent en stage des personnes qui débutent dans la fabrication et ont peur de faire des erreurs, j’aime bien leur répéter cette phrase :

“Souviens-toi que l’arche de Noé a été construite par un amateur et le Titanic par des professionnels.”

Shaper of the month : Antoine Huber

Shaper of the month : Antoine Huber

Salut Antoine, 


1- Peux-tu nous faire une petite présentation de toi, d’où tu viens, quel âge tu as, où tu habites.. ?

Je m’appelle Antoine , je suis un jeune skateur de 16 ans de Gex , une petite ville française près de Genève . Je suis passionné de skate et de bricolage , l’association logique a été de fabriquer des planches de skate dans mon garage.



2- Tu as lancé ta propre marque de planches fait main, quand as-tu commencé ce projet et pourquoi ? 

J’ai lancé ce projet fin août 2019 , après la fabrication d’une première board pendant l’été . J’ai tout de suite adoré faire ça et je me suis décidé après avoir tester ma 1ere board . J’ai donc créer un compte Instagram @rippersskateboards qui comptabilise aujourd’hui 459 abonnés . Vous pouvez bien sûr vous y abonner , je poste une fois par semaine minimum ! 


3- Quelles sont les spécificités de tes planches ?

Mes boards sont toutes faites de 7 plis d’érable canadien croisés pour leur garantir une solidité satisfaisante . Je fais toutes les tailles de street en dessous de 8,6 pouces .

Chaque planche est signée à la main , sur le dessus , de la date de fabrication et du numéro de série . Certaines de mes planches sont de couleurs , d’autres sont nudes ou personnalisées par les acheteurs au Poska . Evidement , mes planches ne sont pas des pros models et sont imparfaites . Cependant , je trouve que chaque planche est mieux réussie que celle qui l’a précédée . 


4- Utilises-tu les technologies Roarockit ? Te sont-elles utiles au quotidien ?

J’utilise la Thin Air Press de Roarockit pour presser les plis . Cette presse est géniale , elle allie simplicité et efficacité . Je n’ai quasiment jamais eu de problème , excepté une déchirure que j’ai pu facilement réparé . Les matières premières , l’érable canadien et la colle sont eux aussi achetés sur le site de Roarockit .


6- Quelles types de finitions fais-tu sur les planches ?

Chaque planche RIPPERS est vernie avec du vernis à bois d’extérieur par dessus plusieurs types de finition :

-Nude , pour les minimalistes ou les artistes 

-Marquée du logo RIPPERS

-De couleur

Le vernis protège la board de l’eau et de la poussière , cependant comme toutes les boards , les slides laisseront des marques . Mais pour moi ces marques sont importantes , elles montrent que vous skatez vraiment .


7- As-tu une type de planche préféré et pourquoi ?

Je roule quasiment qu’avec des boards de street entre 8,25 et 8,5 car je trouve ces boards extrèment stables , solides et agréable à skater . C’est aussi le meilleur type de planche pour le bowl .


8- Des futurs projets, types de planches en vues ?

Mon projet actuel est de développer RIPPPERS en posant une partie des boards dans les skateshops alentours en dépôt-vente . Vous pouvez d’ailleurs m’y aider en vous abonnant à mon compte Instagram cité plus haut . 

Je vais bientôt lancer des planches old-schools , et une nouvelle taille de cruiser . Restez connectés !


9- Des remerciements, dédicaces, dictons préférés ?

GO HARD OR GO HOME

Instagram: Rippersskateboards et Roarockit Skateboard Europe

Shaper of the month : Laurent Buffet de Eighty Five

Shaper of the month : Laurent Buffet de Eighty Five

Ça glisse, ça roule pour Eighty Five ! Nous avons le plaisir de vous présenter ce mois-ci Laurent, shaper Vendéen et créateur de Eighty Five. Voici son interview :

  • Commençons par une présentation de notre “Shaper of the month”. D’où viens-tu ? Quel âge as-tu ? Que fais-tu dans la vie ? Tes passions ? N’hésite pas à donner les informations que tu souhaites pour te présenter.

Laurent, un jeune homme de 54 ans. Fabrication de mon premier skate à 14 ans. Avoir un papa menuisier avec un atelier très équipé aide beaucoup ! Menuisier moi-même, je suis revenu à mes premiers amours après avoir évolué dans le monde du nautisme. Je fabrique également des surfs, toujours en bois…

 

  • Depuis combien de temps as-tu commencé le travail du bois ? Connais-tu ce savoir-faire depuis longtemps ?

De formation menuisier, je suis d’ailleurs la cinquième génération. J’ai toujours évolué dans le milieu du bois, bâtiment, nautisme. J’apprécie particulièrement la création.

Très valorisant de partir d’une feuille blanche et d’admirer le résultat final !

 

  • Quel est ta relation avec le bois Canadian ? Pourquoi est-il si spécial pour toi ?

L’érable du Canada est l’essence reine pour shaper un skate. Parfaite adéquation entre la densité, la couleur et la facilité d’usinage.

  • Comment as-tu choisi le nom “Nom de la marque” ? A-t-il une signification particulière ? une histoire ?

Eighty-Five, quatre-vingt cinq, m’est naturellement venu. C’est mon département, la Vendée. Je suis très attaché à mes racines paysannes. Ça permet de garder les pieds sur terre. Département très bien équipé en skate park, et bien sur nous avons la mer !

  • Utilises-tu les technologies Roarockit ? Te sont-elles utiles au quotidien ?

J’utilise les produits et plus particulièrement les poches sous vides Roarockit pour la réalisation de board en petites séries. Ils connaissent très bien les produits, sont des spécialistes, et proposent l’ensemble des produits périphériques. Colle, outillages, etc et bien sur une sélection rigoureuse du bois !

  • Comment as-tu découvert Roarockit ?

Sur internet tout simplement !

  • Sur quoi travailles-tu en ce moment ? Quels sont tes futurs projets ?

Je travaille actuellement avec les jeunes de Riders Gang ! Ils sont comme mois des Sables d’Olonne. Je me spécialise dans les petites séries, pub, lots pour compétitions et bien évidement le particulier qui souhaite une board custom !

  • Un dernier commentaire ou une spéciale dédicasse ? Vas-y c’est ton moment !

Dedicasse à toutes les mamans et tous les papas ! Vos enfants et ados sont mieux dans un park que devant une télé !

Vous pouvez retrouver et suivre les créations de Laurent sur Facebook et Instagram 🙂

 

 

 

Brandless Skateboards – Frederic Pugnat

Brandless Skateboards – Frederic Pugnat

Bonjour Fred, est ce que tu pourrais te présenter un petit peu, d’où est-ce que tu viens, ce que tu faisais avant ? etc… ?

Salut,

Fred Pugnat, 42 ans, Je suis de Paris, mais cela fait 18 ans que je vis à Valencia en Espagne.

J´ai repris le skate il y a deux ans, après une période d´arrêt de plus de 20 ans, le jour où mon fils m´a dit qu´il voulait un skate. Ce fut le déclic, une Street Axe de Eléphant Skateboards, une paire d´Indy, roues Bones, construction d´une mini dans le jardin et c´était reparti !! beaucoup de choses ont changé…les chutes sont plus douloureuses qu´avant ! J´ai suivi l´évolution du skate, car les meilleurs moments de ma vie je les aient passé sur une planche à roulettes (faut pas que ma femme lise ça !) (Rires)fred

 

Pourrais-tu nous dire pourquoi et comment tu es arrivé à travailler le bois et surtout les skateboards !

Le bois c´est mon métier ! Je suis menuisier depuis plus de 25 ans…BEP/CAP de charpente et formation complémentaire escaliéteur, j´ai tout fait ou pratiquement tout fait en bois, les skateboards c´était la seule chose qui me restait à faire.

 

 

 

 

brandless5Dis-nous, pourquoi as-tu choisi d’utiliser le placage de bois ROAROCKIT, comment nous as-tu trouvé ??

A vrai dire, au tout début j´ai galéré pour trouver du placage ici en Espagne…j´utilisais du placage de 1,2mm et j´étais obligé de faire 8 couches pour arriver au cm.

Un jour, par hasard j´ai taper “placage pour skateboards” en français sur Google et j´ai connu votre site. Voir que vous étiez en France m´a soulagé !

J´ai pris contact, Nico m´a appelé et il m´a expliquer le type de produit que vous vendiez … première commande, produit de qualité…c´était parfait !

Et puis ROAROCKIT n´est-il pas le distributeur numéro 1 du placage pour skateboard en Europe !! ??(Rires)

 

ducknose2Peut-on savoir comment l’idée de Brandless est arrivée ? Raconte-nous un peu le début, comment tu as commencé ??

Je fais partie de la génération de skateurs qui choisissait ses boards pour son shape…lorsque que je me suis remis au skate, je cherchais des planches ayant une âme au niveau du shape…les Popsicle ça n´en a pas…et puis les rééditions à presque 100€, non merci.

C´est donc pour ça que je me suis décider à fabriquer mes propres planches.

J´ai réalisé un premier moule, sorti les feuilles de placage d´un plateau d´érable, calibrer les feuilles et mis tout ça sous presse.

Vu que le résultat était plus qu´acceptable, je me suis dit, pourquoi pas lancer ma propre marque, c´est comme ça que BRANDLESS SKATEBOARDS est née.

J´ai pensé que ça pouvait marcher, et j´ai donc investi dans des machines, fabriquer un petit atelier chez mes beaux-parents, bref, de quoi faire les planches de, A à Z moi-même, sans dépendre de qui que ce soit… Je ne fais pas ça sur la table de cuisine !! (Rires)

ducknoseLorsque l’on regarde tes boards on remarque une certaine ligne assez atypique ! Pourquoi ce choix ? peux-tu nous en dire plus sur le shape de tes boards et la philosophie de Brandless ?

Faire ce que tout le monde fait ne m´intéresse pas. De plus, je ne compte pas, ni ne veux pas rivaliser avec personne…je fais ce qu´il me plait, c´est tout ! (Grosse erreur…je sais)

Une chose est claire, je ne fais pas ça pour le fric… j´offre au skateurs l´occasion d´avoir des planches personnaliser à leur goût ou des shapes peu communs comme l´est la “Ducknose”…shape que j´ai créé moi-même et dont je suis très fier !!

 

 

 

Comment vois-tu le futur de Brandless jusqu’où compte tu aller ??

Le futur ! ? Obscur…très obscur(Rires)

Les débuts sont toujours difficiles, cela fait un an que je me suis lancer et je ne pensais pas   que ça allait être aussi lent…j´ai fait cadeau de plus de planches que j´ai vendu !

Mais je garde l´espoir, mes boards sont top, les gars qui les ont ridés en sont très content…ça me motive pour continuer !

J´espère pouvoir m´agrandir et pourquoi pas vivre de ma passion. Ça risque d´être difficile, voire même impossible mais je garde l´espoir.

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Des remerciements ou dédicaces ? le mot de la fin.

Je tiens à remercier Nico pour ses précieux conseils et sa sympathie, à mon pote Klinos qui a créé tous les logos de Brandless, sans lui la marque n´existerais pas, à tous les skateurs de Valencia qui soutiennent la marque et à Willshop et 50/50 les deux meilleurs shops de Valencia.

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Support your local brands !!

 

Badbigboys Custom Longboards – Phil Dupuis

Badbigboys Custom Longboards – Phil Dupuis

Badbigboys Custom Longboard

Voilà maintenant un an que nous avons rencontré Phil pour la première fois. En plus d’être très sympathique, il a indéniablement un véritable talent pour le shape. Il nous raconte ici son parcours et ses futures projets!…

 

1- Salut Phil, tu peux te présenter ? Tu as quel âge, tu viens d’où, quel est ton boulot…

– Salut Nico et Sarah, je m’appelle Phil Dupuis, je viens de fêter mes 48 balais, je viens de pas mal d’endroits en fait ! La

Phil Dupuis

Phil Dupuis

construction de soi ça forme des couches (parfois une sacrée!), un peu comme les plis d’érable. J’ai fait des études de langues appliquées puis je me suis tourné vers des métiers à vocation créative, ce qui me ressemblait depuis toujours. J’ai été photographe de pub pendant une décennie puis je suis devenu tatoueur pro il y a douze ans, j’ai exercé dans plusieurs grandes villes, la dernière étant Clermont-Ferrand où je me suis installé il y a deux ans.

 

2- Qu’est ce qui t’as amené au shape?

– Ma première approche du shape remonte à longtemps, dans le domaine du windsurf où les premiers customs étaient construits à la main, comme les surfs, en shapant des pains de mousse haute densité pour les stratifier ensuite à la fibre de verre ou carbone/époxy, sans oublier le stade de la déco bien sûr. Ma première planche à voile shapée ainsi date de 1983 ou 84, ça fait trente ans. En 88-89, j’ai un peu bossé en surf-shop, bricolé sur les premiers snow alors que la discipline déboulait en Europe. Les engins n’étaient pas dérivés de la technologie ski à l’époque, ils étaient en foam-core et j’en ai ridé qui n’avaient même pas de carres !! Je les reprenais et je leur rajoutais des carres flexibles stratifiées à l’époxy. Quand au travail du bois, sur de petits objets, ça remonte à l’enfance. Comme beaucoup, j’ai mis gamin les pieds sur un skate, mais à l’époque (1977-78) je préférais déjà descendre des rues en pente que tenter des figures avec. Je me suis remis à rouler avec le longboard peu après mon arrivée à Clermont, et comme je voulais prendre un peu mes distances par rapport au tattoo et travailler le bois, j’ai choisi de fabriquer les boards sur lesquelles j’allais rouler.

Phil Dupuis

 

3- Tu as fait le choix d’utiliser notre matériel à savoir, la Thin Air Press et notre érable Canadien. Pourquoi ce choix?

– Comme je l’ai dit, j’ai de solides notions du travail du bois et de la matière, notamment grâce à mon père qui m’a appris pas mal de choses sur la résistance des matériaux, ce qu’était un effort mécanique, des trucs comme ça. Lui était ingénieur et a fait carrière dans l’industrie aéronautique, avec des parenthèses dans l’automobile de course dans les années 50. Tout en même temps, mon souhait de départ était de produire de manière artisanale. Il me fallait un matériel me permettant de pousser mes recherches assez loin dans les formes, sans pour autant investir l’intégralité de mon temps ou des budgets fous pour avancer. Je ne suis pas adepte des planches sans formes, bien sûr les riders de haut niveau font des merveilles quelque soit l’engin, mais si le shape n’avait pas son importance alors les surfers surferaient des planches à repasser, tout comme les snowboarders, les SUPers etc. Pour moi, le shape est une manière d’assurer la cohérance de l’engin avec sa pratique, son gabarit, son niveau. Il est au service du rider, et si tu peux rouler un longboard qui te permet de trouver et doser naturellement tes appuis, c’est gagné.

 

4- Tu as donc créé BadBigBoys Custom Longboards. Raconte-nous comment cela a commencé.

– La première planche que j’ai sortie, je l’ai offerte à mon fils ainé, qui avait 10 ans alors (mais je la roule également de temps en temps avec un set-up orienté freeride). Puis je me suis pris au jeu, tout en même temps que je progressais un peu dans ma façon de rouler, et que je m’orientais vers le DH. J’ai shapé un deuxième moule qui était censé donner une planche de descente. Le shape était timide, je n’avais pas osé pousser le bois dans ses retranchements et le calage des pieds était vraiment trop light. Je suis reparti avec l’idée de concevoir une board qui me guide tout autant que je la guiderais, et c’est comme ça qu’est née la RaceDog. C’est une board de descente, et non de freeride, elle est faite pour rester au sol, et d’ailleurs elle s’y accroche bien ! En quelques sessions avec, j’ai gagné en confiance et en vitesse, même si je veille à rouler très prudemment. Le contact avec les riders et l’accueil de la board ont fait le reste, je me suis lancé dans la production d’une mini série, le kiff étant de produire pour le plaisir et celui des autres. Pas de vocation mercantile, juste une cohérence entre le but et le travail mis en œuvre.

 

Ready-to-go

Ready-to-go

RaceDog

 

5- Quand on voit le shape de la Racedog on comprend tout de suite que tu as dû passer beaucoup de temps à l’élaboration de ton moule. Explique-nous un peu le travail réalisé sur cette planche.

– Pour la RaceDog, j’ai passé un temps fou à regarder mon pain de mousse le crayon à la main, avant de poser le Racedogmoindre repère de découpe ! J’avais dessiné un template (gabarit) pour le contour, évolution de la précédente planche, puis j’ai pris mon temps pour visualiser dans ma tête les zones d’appui, de poussée, d’équilibre, tout en mettant les pieds sur tous les decks que j’ai à la maison et en analysant ce qui me paraissait pertinent , qu’ils soient orientés carving, slalom ou freeride. Je suis parti rouler, je suis rentré, j’ai pris des notes, fait des croquis, reparti rouler et ainsi de suite. J’ai shapé mon moule en tenant compte de l’importance de chaque facteur et mis sous presse par demie-tranche, d’abord les 4 premiers plis, puis dans un second temps les 4 suivants, pour que l’érable épouse les formes du moule au plus près, avec le moins de résistance possible. Quand j’ai démoulé ce premier proto de RaceDog, et que j’ai posé mes pieds nus dessus avant même de l’avoir découpé, j’ai senti que j’avais sorti un truc qui tenait la route. Il y avait l’ensemble des cartactéristiques attendues, sans pour autant avoir un shape violent sous les pieds.

 

6- J’ai cru comprendre que Punkaroulettes ainsi que Pierre de Fulkit t’avaient aidé pour la phase de test. Comment cela s’est-il déroulé?

– J’ai croisé Punkaroulettes au Saint Pathik Freeride en 2014, j’y roulais le proto RaceDog pour la première fois. Je lui ai passé pour deux runs, et à la fin du week-end il m’a demandé si je comptais en produire d’autres ou si c’était un one-shot. L’idée qui germait commençait à trouver son terrain de prédilection. Puis je suis allé voir Pierre jusqu’à Grenoble, je lui ai montré la board, il a posé les pieds dessus et posé des questions. Rentré à Clermont, j’ai pressé une planche pour chacun, avec des petites variations techniques, pour avoir leur feed-back en ride, et valider ou invalider mon travail. C’était un peu audacieux, mais comme dit Brel, le monde sommeille par manque d’imprudence. La board a séduit par ses qualités en ride, le moule était bon, j’ai juste un peu réduit certaines dimensions, notamment enlevé un léger excès de largeur. Les copains de notre asso Auver’Ride (big up !) m’ont aussi beaucoup apporté de leur ressenti, lors des sessions ridées ensemble. Jusqu’à concrétiser mes efforts dans la réalisation de deux RaceDog spéciales Coupe de France, remises en prix aux Champion et Championne français.

RaceDogPhilaction
RaceDogPhilaction

 

RaceDogPhilaction

 

 

 

 

 

 

 

7- Des ambitions pour BadBigBoys Customs Longboards pour l’avenir ? De nouveaux modèles prévus ?

– mon ambition est de continuer à faire les choses simplement, sans péter plus haut que mon cul. Je produis au compte-goutte, des planches artisanales dont une grande partie des phases de travail est manuelle. Pas de machine-outil, beaucoup d’outils qui tiennent dans la main en revanche. J’aime le travail manuel, il impose de rester simple pour devenir meilleur, que ce soit en tenant un crayon ou une râpe. J’ai la tête qui fourmille d’idées, le prochain proto à l’étude, la Bestiale, est une planche tirée des boards de pool, qu’on aurait agrandie pour lui permettre de sortir du bowl et de faire un peu de pente. Elle tapera dans les 85 cm par 24, en double kick, avec un bon tail assez imposant et un nosekick un peu plus petit. Mais c’est pas une freeride-DH non plus… Je crois que je te dirai ce que c’est vraiment quand je l’aurai faite. J’ai aussi envie de taper un deck de dancing, mais je vais être tenté d’y inclure du carbone pour le pop et là, les choses vont se compliquer… J’aime quand même beaucoup l’idée du wood-only.

 

8- Le mot de la fin. Des remerciements ou des dédicaces ?

– Rouler sans fin !! (dédicace à Momo pour le pitch). Je remercie tous ceux et celles qui me permettent d’évoluer et de grandir au quotidien. Anne, pour l’ensemble de ses encouragements et sa présence, Punkaroulettes et Pierre, pour leur confiance et leur ouverture fasse au nouveau venu que j’étais, Simon, Gaëtan, Camille et Arthur d’Auver’Ride, qui m’ont appris à rouler dans le pentu, ainsi que tous les riders que j’ai pu croiser et qui communiquent notre passion. Je glisse un petit mot de remerciement à Roarockit, sans qui je serai sans doute en train de tenter de fabriquer un bâti de presse, certes efficace, mais tellement plus contraignant, et votre approche amicale à tous les deux, Nico et Sarah. Le mot de la fin va à l’équipe du Cri du Kassis, où j’officie, notamment à Val, sans qui je n’aurai pas la liberté de créer. C’est énorme.

RaceDog

Shape-by-Phil Dupuis

Shape-by-Phil Dupuis

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Une série limitée de sa toute dernière planche (La RaceDog), est disponible sur Fulkit.

Liens: Roarockit, Fulkit, longboardskate.blogspot, badbigboys custom longboards